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La situation des bébés

— Shama, Eman et Ahmad

Ce texte fait partie d’une série de textes écrits par Shama, Eman et Ahmad qui sont des étudiants gazaouis d’Academic Solidarity With Palestine en Français. Ils ont un niveau A2 et les cours ont lieu en ligne à cause de la guerre menée par Israël contre la bande de Gaza. Les étudiants ont voulu les écrire pour être entendu en France et pour que les gens se rendent compte de ce qu’ils vivent au quotidien. Ceux-ci ont d’abord été lus sur Radio Pastel Roubaix 99.4 FM.

Le texte présent a été écrit en septembre 2025.

Nous sommes étudiants en français et nous vivons à Gaza ou en exil au Caire. Nous faisons nos cours avec Academic Solidarity With Palestine par internet. Nous voulons que le monde puisse savoir ce que nous vivons et nous écoute. Nous faisons cette émission de radio pour que les français comprennent que la vie ici est extrêmement difficile et nécessite une intervention internationale urgente pour la paix.  Nous vous parlerons de bien des sujets et aujourd’hui nous parlons de la situation des bébés dans la bande de Gaza.

A la maternité il n’y a pas de place pour accoucher : pas de lit, peu de sage-femme donc les femmes accouchent souvent à la maison si elles ont la chance d’en avoir encore une, ou sous la tente. 

Quand par hasard, les femmes arrivent à accoucher à l’hôpital, il n’y a pas de berceau, dans les maternités on place 5 bébés dans le même berceau. 

Les nourrissons dépendent entièrement de leur mère, et dans cette situation, la mère a du mal à trouver une nourriture adéquate pour assurer une alimentation saine à son enfant.

La première chose à dire est qu’il n’y a pas de lait pour les bébés parce qu’Israël interdit son entrée dans le territoire. Et même quand on en trouve au marché noir, le lait infantile coute 300 euros la boite.  Soit 100 euros par jour.  C’est une somme que les parents ne peuvent pas trouver. Il faut aussi ajouter un biberon qui coute 24 euros au marché noir.

Mais le problème est aussi qu’il n’y a pas non plus d’eau potable ou elle coute 5 euros le litre au marché noir. Il faut donc donner à son bébé de l’eau sale. Et comme il n’y a plus de gaz, il est très difficile de stériliser les biberons ou de faire bouillir l’eau qu’on peut trouver et les allergies et les maladies de peau sont nombreuses.

Les femmes allaitent donc leur bébé aussi longtemps qu’elles peuvent mais comme elles ne mangent pas à cause de la famine, elles ont peu ou pas de lait et souvent comme les femmes sont carencées en vitamines ou autre, les bébés le sont aussi.

En conséquence, les nourrissons meurent beaucoup et les parents pleurent. 

Il faut aussi parler de l’absence de couches, interdites aussi par Israël :  au marché noir, elles coutent 100 euros par semaine environ pour un bébé.  Les mamans doivent donc coudre des couches de fortune avec des bouts de tissus et du plastique. Mais ces couchent sont difficiles à laver à cause de l’absence d’eau et de son prix : c’est 2 euros pour 16 litres d’eau non potable qui sert aussi pour se laver, cuisiner mais qu’on ne trouve pas tous les jours.

Un autre point à aborder est qu’il n’y a pas de vaccin dans les pharmacies ni dans les hôpitaux, donc les bébés tombent malades : tétanos, polio, rougeole reviennent à Gaza alors que tous les bébés étaient vaccinés avant. Les enfants et les bébés qui ont un système immunitaire plus faible que les adultes tombent plus souvent malades et meurent plus.

Vous aurez compris, la vie des bébés est très très compliquée dans la bande de Gaza et celle de leurs parents est pleine de sujets d’inquiétude car ils ont peur chaque instant pour eux.

Shama, Eman et Ahmad