Les hôpitaux à Gaza
— Shama, Eman et Ahmad
Ce texte fait partie d’une série de textes écrits par Shama, Eman et Ahmad qui sont des étudiants gazaouis d’Academic Solidarity With Palestine en Français. Ils ont un niveau A2 et les cours ont lieu en ligne à cause de la guerre menée par Israël contre la bande de Gaza. Les étudiants ont voulu les écrire pour être entendu en France et pour que les gens se rendent compte de ce qu’ils vivent au quotidien. Ceux-ci ont d’abord été lus sur Radio Pastel Roubaix 99.4 FM.
Le texte présent a été écrit en septembre 2025.
Nous sommes étudiants en français et nous vivons à Gaza ou en exil au Caire. Nous faisons nos cours avec Academic Solidarity With Palestine par internet. Nous voulons que le monde puisse savoir ce que nous vivons et nous écoute. Nous faisons cette émission de radio pour que les français comprennent que la vie ici est extrêmement difficile et nécessite une intervention internationale urgente pour la paix. Nous vous parlerons de bien des sujets et aujourd’hui nous parlons des hôpitaux dans la bande de Gaza.
Avant la guerre dans la bande de Gaza, 37 hôpitaux accueillaient des patients. Mais depuis le début de l'agression israélienne contre la bande, avec le premier obus et le premier missile, le secteur de la santé est devenu une cible d'attaques, plutôt qu'un refuge pour les victimes et les patients.
Depuis le début de l'agression contre Gaza, le complexe médical Al-Shifa de la ville de Gaza, le plus grand complexe médical de Palestine, est totalement hors service. L'hôpital Kamal Adwan de Beit Lahia, au nord de la bande de Gaza, et l'hôpital Abu Yousef Al-Najjar de Rafah, au sud de Gaza, ont été entièrement détruits par l'occupation israélienne. L’hôpital public Al-Aqsa au milieu de la bande de Gaza, qui doit soigner 700 000 personnes avec un lit disponible pour 10 000 habitants, est lui aussi pris pour cible. En fait, seuls 5 hôpitaux fonctionnent partiellement pour une zone grande comme la métropole de Lille. Les blessés sont donc souvent placés dans les couloirs et sur le sol.
En plus, le meurtre et l’arrestation d’un grand nombre de membres du personnel médical empêchent les blessés d’être soignés lors des bombardements israéliens continus sur Gaza. Le massacre de l’hôpital Al-Maamadan par exemple a fait 500 morts. Les équipes médicales sont épuisées psychologiquement et physiquement.
Parallèlement, la crise des médicaments s'aggrave de jour en jour dans la bande de Gaza : à cause du blocus étouffant continu, de la fermeture des postes frontières et de l'empêchement de l'entrée de médicaments, de fournitures médicales et d'autres choses. Certains médicaments sont complètement coupés, en particulier l'insuline pour les diabétiques et les médicaments pour les maladies chroniques, et il y a une grande pénurie de compléments nutritionnels et de vitamines essentielles comme le fer, ce qui affecte négativement la vie des enfants et des personnes âgées. Au total, plus de la moitié des médicaments essentiels et 68 % des fournitures médicales sont épuisés et le manque de carburant et d’oxygène a entraîné l’arrêt des soins intensifs entre autres.
On peut aussi parler du manque d’hygiène et de la stérilisation dans les hôpitaux qui a entraîné l’accumulation de déchets médicaux et la prolifération d’insectes et de rongeurs, et qui a augmenté le risque de propagation d’épidémies et de maladies infectieuses.
Il y a donc, pour les autorités internationales un risque d’effondrement total du système de santé. C’est maintenant une urgence humanitaire absolue.
Shama, Eman et Ahmad