Loading...

École et les enfants

— Shama, Eman et Ahmad

Ce texte fait partie d’une série de textes écrits par Shama, Eman et Ahmad qui sont des étudiants gazaouis d’Academic Solidarity With Palestine en Français. Ils ont un niveau A2 et les cours ont lieu en ligne à cause de la guerre menée par Israël contre la bande de Gaza. Les étudiants ont voulu les écrire pour être entendu en France et pour que les gens se rendent compte de ce qu’ils vivent au quotidien. Ceux-ci ont d’abord été lus sur Radio Pastel Roubaix 99.4 FM.

Le texte présent a été écrit en octobre 2025.

Nous sommes étudiants en français et nous vivons à Gaza ou en exil au Caire. Nous faisons nos cours avec Academic Solidarity With Palestine par internet. Nous voulons que le monde puisse savoir ce que nous vivons et nous écoute. Nous faisons cette émission de radio pour que les français comprennent que la vie ici est extrêmement difficile et nécessite une intervention internationale urgente pour la paix.  Nous vous parlerons de bien des sujets et aujourd’hui nous parlons de l’école et des enfants. 

Avant la guerre les enfants allaient à l’école tous les jours pour apprendre à lire et à écrire. Ils faisaient aussi du sport, de l’Histoire, de l’anglais, des mathématiques et des sciences. Les enfants palestiniens étaient des enfants qui avaient accès à un bon système scolaire avec de bons enseignants. Dans la culture palestinienne l’éducation a une grande importance. Les parents étaient très attentifs à l’éducation de leurs enfants. 

La guerre a stoppé l’école à Gaza. D’abord parce que les bombardements ont détruit complétement 137 écoles. Israël a décidé que les enfants palestiniens ne devaient plus aller à l’école, et veut maintenir les gens dans l’ignorance. Pour cela les israéliens ont aussi bombardés les réseaux de communication pour limiter l’accès à internet et pour empêcher l’école à distance. Dans beaucoup de quartiers, les écoles ont été rasées et transformées en parking pour les chars militaires. Par ailleurs, les coupures d’électricité empêchent les enfants d’écrire ou d’étudier le soir. En plus Israël interdit l’entrée de livres, de stylos, de papier… et même détruit systématiquement les bibliothèques.

Ensuite parce que les écoles qui restent servent de lieu d’habitation pour les déplacés. Comme dans tous les pays du monde, les écoles servent de lieu d’abris en cas de catastrophe. Une école abrite actuellement jusqu’à 300 familles parce que les déplacés sont très très nombreux, et les écoles de l’ONU abritent 415 000 personnes. Il n’est donc plus question de faire classe dans ces écoles. 

De toutes façons, beaucoup de parents ne laisseraient pas leurs enfants aller seuls à l’école parce que les bombardements continuent tous les jours. 

Mais les palestiniens sont incroyables, ils continuent malgré la guerre à éduquer leurs enfants car leur amour pour l’éducation est plus fort que les obstacles. L’école a lieu maintenant sous des tentes même si c’est dangereux. Les parents apprennent un peu à leurs enfants, quand ils trouvent le temps, quand il y a de l’électricité, quand ils ont trouvé une feuille et un stylo. Mais évidemment, il y a beaucoup d’orphelins ou d’enfants pour qui l’école est inaccessible. 

A gaza les enfants vivent aujourd’hui dans des conditions très difficiles : beaucoup d’enfants ont perdu leur maison, des membres de leur famille, des frères et des sœurs à cause de la guerre. Les enfants ont souvent des traumatismes psychologiques importants, et en plus ils ont souvent le ventre vide, ce qui rend l’apprentissage difficile.

Il y a actuellement environ 1 million d’enfants à Gaza, 30 000 sont déjà morts, sans compter les disparus mais les autres doivent pouvoir aller à l’école. Les enfants de Gaza ont le droit d’apprendre !!!!!!! Cette situation menace gravement l’avenir de la population dans son ensemble. Sans éducation stable, sans soutien psychologique et sans soins médicaux pour les enfants blessés ou amputés, ils ne peuvent plus imaginer un avenir meilleur.                                                                                        

Shama, Eman et Ahmad