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Vie après le cesser le feu

— Shama, Eman, Sarah et Ahmad

Ce texte fait partie d’une série de textes écrits par Shama, Eman, Sarah et Ahmad qui sont des étudiants gazaouis d’Academic Solidarity With Palestine en Français. Ils ont un niveau A2 et les cours ont lieu en ligne à cause de la guerre menée par Israël contre la bande de Gaza. Les étudiants ont voulu les écrire pour être entendu en France et pour que les gens se rendent compte de ce qu’ils vivent au quotidien. Ceux-ci ont d’abord été lus sur Radio Pastel Roubaix 99.4 FM.

Le texte présent a été écrit en octobre 2025, après le cesser le feu du 13 octobre 2025.

Nous sommes étudiants en français et nous vivons à Gaza ou en exil au Caire. Nous faisons nos cours avec Academic Solidarity With Palestine par internet. Nous voulons que le monde puisse savoir ce que nous vivons et nous écoute. Nous faisons cette émission de radio pour que les français comprennent que la vie ici est extrêmement difficile et nécessite une intervention internationale urgente pour la paix.  Nous vous parlerons de bien des sujets et aujourd’hui nous parlons de la vie après le cesser le feu.

Généralement, Il y a encore des bombardements mais seulement à la frontière, pas dans le centre de Gaza. C’est le plus grand changement depuis le cessez le feu. On peut sortir dans les rues sans avoir trop peur. Mais il y a beaucoup de personnes disparues et on ne sait pas si elles sont mortes, sous les décombres des immeubles ou dans les prisons israéliennes.

Il n’y a pas de grands changements après le cesser le feu à Gaza parce que les gens sont toujours sans maison. Sur les deux millions de personnes qui vivent à Gaza, un million de personnes sont sans abri. Ils vivent toujours dans la rue, dans les écoles, sur la plage. Sur la plage, dans la rue ou sous les tentes la vie est très difficile parce qu’il pleut et qu’il commence à faire froid. Et comme on ne trouve pas de vêtements chauds surtout pour les bébés et les enfants, les gens sont très malades. 

Les hôpitaux sont toujours dans la même situation : les aides humanitaires en médicaments et matériel médical ne sont pas arrivés parce qu’Israël continue à tout bloquer. Beaucoup de personnes auraient besoin de traitement médical à l’étranger, greffe ou tumeur par exemple, mais encore une fois Israël empêche les gens de sortir, même pour se soigner.

Il n’y toujours pas d’électricité ni d’eau parce que les infrastructures ont été détruites. Il faudra des années pour reconstruire les réseaux, et il faudra beaucoup d’argent et de matériel et pour l’instant, Israël interdit toute entrée d’argent, de matériel ou autre.

Aucune bouteille de gaz de rentre dans Gaza, même après le cessez le feu, et les femmes doivent toujours cuisiner au feu. Pour la nourriture, les prix n’ont pas changé, tout est toujours très très cher. La seule différence c’est que maintenant on trouve souvent du lait pour bébé et du pain à prix à peu près normal. Israël interdit toujours la pêche en mer. 

Il y a beaucoup de pauvres, beaucoup d’orphelins et il n’y a pas de stabilité dans Gaza : pas de travail, pas de transport correct. On tient le coup avec les économies qui restent. Les gens qui ont de la famille à l’étranger ne peuvent pas avoir de virements internationaux. Et il n’y a plus d’argent liquide, il faut tout payer en carte bleue et les commissions bancaires ont baissé un peu mais restent à 17 pourcents.

En fait, la vie à Gaza a tellement changé depuis 735 jours de guerre, qu’il va être difficile de retourner à une vie normale. Gaza a terriblement besoin d’une aide financièrement, humaine et matérielle internationale pour se relever.